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(FR)

Les espaces du futur désirable

25/06/2020Gil Honoré

Les espaces du futur désirable.

L'actualité nous rappelle que l'espace public est parsemé de symboles culturels, politiques, issus de notre histoire.

La structuration de l'espace public, que nous croyons parfois objective et simplement fonctionnelle, est elle-même sous-tendue par les idéologies qui ont prévalu à sa mise en œuvre progressive.

L'actuel affaiblissement des valeurs collectives portées par l'autorité publique et la résurgence des communautarismes complexifient la projection de l'espace commun.

Covid

Il est intéressant de constater que face à la pandémie les populations se sont organisées et ont établi un rapport à l'espace public (confinement, distanciation, gestes barrière) à peu près identique partout sur notre planète. Ces modalités d'être dans l'espace commun partagées par tous ont été générées en réaction, par adaptation, à un phénomène naturel : le développement d'une pandémie. Cela m'incite à penser que notre rapport à la nature, surtout en cas de crise, peut-être universellement (ou presque) partagé : la survie du vivant, sa préservation, doit nous rassembler et nous faire inventer un nouveau mode d'habiter le monde.

Les utopies technologistes et transhumanistes ne sauveront pas le vivant.

L'urgence environnementale, la 6ème extinction de masse, nous oblige à réagir collectivement.

Créer les conditions du maintien de la biodiversité, du continuum du vivant, nécessite beaucoup plus que de la simple « décoration verte », il faut une attitude radicale : rétablir sur l'ensemble des territoires un maillage écologique, des couloirs de biodiversité, mis à mal par la croissance de l’urbanisation, les monocultures, l'assèchement des zones humides, etc...

Ce projet pourra structurer la société autour de la volonté de créer un futur désirable : il est urgent d’établir de nouvelles modalités d'habiter le monde, où le « civilisé » accepte de côtoyer le sauvage, le naturel, le non domestiqué.

Et les architectes de continuer à édifier grâce à des matériaux biosourcés recyclés, environnementalement positifs.

Un nouvel imaginaire, une nouvelle culture, urbanistique, architecturale, esthétique, est à inventer.

Gil Honoré / Ir architecte