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château pour tous

Nombreuses sont les épidémies ayant dessiné nos villes. Des avenues haussmanniennes jusqu’à New York et son Central Park en passant par le Victoria Park de Londres. Ces grands gestes urbains sont le fruit d’une volonté d’assainir l’air des villes afin de limiter la propagation des maladies. Aujourd’hui encore la question de la qualité de l’air refait surface par le biais du COVID-19 qui montrerait une corrélation entre sa propagation et le taux de pollution aux particules fines dans l’air.

C’est ici le premier postulat de la démarche. Comment préparer au mieux ma ville, Bruxelles ?

Les parcs et bois sont inégalement réparties sur le territoire de Bruxelles-Capitale. La plupart se trouve dans les communes du sud avec surtout le poumon qu’est le bois de la Cambre et la forêt de Soignes. Au nord de la région les parcs sont peu nombreux et aucuns n’a la fonction ni la dimension du bois de la Cambre. Cependant un poumon vert de plus de 180 hectares existe dans cette partie de la ville. C’est le parc de Laeken ! Toutefois celui-ci est en grande partie fermé au public car abritant trois domaines faisant partie de la donation royale de Léopold II. Le Stuyvenberg, le Belvédère et surtout la résidence du Roi et de sa famille : le château royal de Laeken.

Ouvrons donc ce parc à la population, faisons-en un lieu public pour les bruxellois.

Le mur d’enceinte maintenant tombé, travaillons son accès. Le prolongement de l’autoroute venant d’Anvers et rejoignant le centre de Bruxelles empêche un accès aisé au nouveau parc, de plus le flux de voiture incessant ne profite guère à la qualité de l’air. Nous supprimons donc cinq voies de circulation automobile sur les sept disponibles. Un parking relai est également aménagé à la sortie de l’autoroute, sur la plaine du Heysel profitant des immenses emplacement de stationnement disponibles au stade du roi Baudoin ainsi qu’a Brussels Expo. Le site est desservi de toute part en transport en commun. De plus une nouvelle gare, celle de Laeken peut être réhabilitée. Aujourd’hui dans le domaine royal, cette gare peut retrouver son dessein initial souhaité par Léopold II pour desservir son « Palais de la Nation ». C’est ainsi qu’il nommait le château de Laeken car il avait pour projet d’en faire un bien public et non une demeure royale, ce n’est qu’à sa mort que la destinée du château prit cette autre direction.

Reprenons donc l’idée originelle de dédier ce territoire à la nation. Aujourd’hui la nation à Bruxelles c’est plus de 126 000 personnes qui sont en attente d’un logement social et qui ont subi le confinement dans des conditions d’hébergement souvent déplorables. Alors profitons du terrain laissé vacant par les cinq voies routières libérées précédemment pour y construire au moins le dixième de cette demande. De plus cela définira une nouvelle limite urbaine à ce parc et permettra enfin de faire de ce palais un château pour tous.

Antoine Blondel